9-Trek, J1

Jeudi 19 juillet

À 8h15 nous quittons la guesthouse. Thom n'a plus de douleurs au ventre, super, l'équipe est au top. 

Petit déj' chez Mom and Son et à 9h nous retrouvons Ju. Nous déposons nos gros sacs à dos chez lui et c'est parti.

Il nous arrête sur le bord de la rivière où nous embarquons sur un longtail, direction le village karen des femmes au long cou. 

Nous sommes à 2 pas de la Birmanie et la lutte contre les trafiquants en tout genre existe bel et bien. Les avis de recherche avec mention des primes décorent les murs du cabanon d'où nous embarquons.

Ju sera notre guide pendant 2 jours.

Nous savons l'excursion touristique et pourtant, à notre arrivée nous sommes les seuls touristes. Visiblement Ju est bien connu au village. Les femmes exhibent fièrement leurs colliers, bracelets et décorations en tout genre. Ju nous explique longuement leurs coutumes, leurs pratiques. Les femmes tissent de jolies écharpes, d'autres s'occupent simplement de leurs enfants ou vendent des produits d'artisanat. Nous rencontrons très peu d'hommes au village.

Passage à l'église, les Karens sont catholiques.

Ils possèdent leur propre système de traitement de l'eau...

Les toits des habitations sont en feuilles de bananier séchées.

L'une des femmes insiste pour qu'on la suive en dehors du village. Nous marchons dans une sorte de forêt et arrivons à une parcelle de maïs, ceinte de barrières. Elle invite les enfants à cueillir le maïs avec elle, puis ils chargent les épis dans le panier qu'elle portera dans le dos, la sangle étant en appui sur son front. Elle marche en tenant la main de Marine… encore une fois, notre petite gazelle a un succès fou.

De retour au village, elle transfère les maïs dans un sachet qu'elle confie à Ju. Nous comprendrons plus tard qu'elle les a préparés pour la tribu Lahu chez qui nous passerons la nuit.

Nous quittons le village et reprenons le longtail.

Nous arrêtons plus loin sur la rivière, pour une balade à dos d'éléphant. Nous sommes installés sur des sièges posés sur le dos de l'animal.

Les pachydermes sont très bruyants ce matin ! Nous sommes en convoi de 4 éléphants et longeons la rivière.

Impression très particulière de dandinement. Leurs énormes pattes s'enfoncent dans la boue, laissant de gros cratères dans le sol. Les mahouts maitrisent les récalcitrants au moyen d'un crochet avec lequel ils frappent les éléphants ; J'en avais entendu parler... mais le voir faire m'est très pénible. Pas forcément une expérience que je renouvellerai.

Près d'une heure plus tard nous sommes déposés sur la plateforme et retrouvons Ju et le minivan.

Ju nous amène dans un petit resto de Mae Hong Son, les plats sont choisis pour nous, un festival de saveurs. Nous repartons la panse bien pleine.

Tout est chargé dans le minivan pour notre étape du soir.

Nous roulon pendant arrivons au village Lahu d'où va partir le trek. Pas de réelle difficulté en soi mais les pluies ont rendu les sols glissants. Nous sommes accompagnés par 2 porteurs lahus, l'un d'eux ouvrant la marche armé de sa machette.

Nous traversons le village et c'est parti...

Maison typique des Lahus

Partis à 14h45, la pluie fait son apparition vers 16h30. Elle s'intensifie rapidement nous obligeant à sortir les ponchos. Nous avons acheté ces petites "merveilles" au cas où, mais ne pensions pas vraiment devoir les sortir ! Notre modèle très basique a  l'avantage de ne prendre que peu de place dans le sac à dos mais une fois enfilé on ressemble à des sacs poubelle sur pattes. Facile d'imaginer que les déplacements avec ce truc très fin, très large et très chaud (et oui, ça fait sauna dessous), ne sont pas facilités. On presse le pas, on ne profite pas vraiment du paysage, et on n'a qu'une hâte c'est d'arriver le plus vite possible pour se mettre au sec. On restera ¾ d'heure sous cette pluie avant d'atteindre le village Lahu où nous passerons la nuit.

Nous logeons dans une maison typique des Lahus : construite sur pilotis, elle est composée de 2 "bâtiments" se faisant face et séparés par un espace abrité mais ouvert. Chaque "bâtiment" n'est en fait qu'une seule grande pièce ; d'un côté la salle commune, avec le foyer, de l'autre la chambre commune. Nous nous installons dans la salle commune, ils allument le feu, nous nous réchauffons, et faisons sécher nos vêtements. Nos chaussures trempées et boueuses sont restées dehors…. On sait déjà qu'on les retrouvera aussi mouillées demain. Pendant plus de 2h les uns et les autres s'affairent pour préparer le repas.

On les observe, on se remplit de cette chaleur qui se dégage de tous.

On nous offre l'apéro local, alcool de riz ou de tapioca nous dira Ju, servi avec de petites saucisses cuites sur la cendre. Une fois le repas prêt, on se décale de la natte posée au sol et notre hôte y installe tous les plats composant le repas de ce soir : omelette, riz, légumes frits, poulet grillé, soupe… Il y en a vraiment pour tous les goûts. En dessert, ce sera des fruits. Un vrai régal.

Nous partageons le repas avec les hommes du village et quelques femmes venus s'installer dans la maison. Nous ne savons pas vraiment quel lien ils ont avec nos hôtes, mais de toute évidence tous sont les bienvenus. Ce fut une très très belle soirée. Inoubliable, des émotions plein le cœur, plein la tête. Génial.

Pour le coucher, on nous installe des matelas, des draps tout frais et de jolis moustiquaires, que Ju a plaisir à appeler des Araignéecaires !

Beaucoup d'hommes sont encore là, ils nous observent…

Devant notre surprise (se coucher avec tout ce petit monde devant vous c'est un peu bizarre ….), Ju nous explique que les Lahus se nourrissent également de cet accueil et qu'ils apprécient de connaitre nos habitudes, notre fonctionnement familial. Aucun problème pour nous, une fois qu'on sait pourquoi ils sont tous autour de nous, tout parait si évident. 22h30, nous éteignons le seul néon de la pièce et nous laissons emporter par le sommeil. L'air frais de dehors s'engouffre entre les lames du plancher apportant une température idéale pour la nuit.