#10- Le Teide, J1

Jeudi 3 Octobre

Dernier petit déjeuner à l'appartement, rangement des provisions et des sacs et à 9h45 nous quittons les lieux.

La route la plus courte pour rejoindre le Teide serait de reprendre le chemin aller, par la sinueuse TF-42. Nous lui préférons aujourd'hui la TF-436 qui va nous donner un petit aperçu de ce parc du Teno.

Les paysages sont superbes sur cette route, à chaque virage, un nouveau point de vue.

Las Portelas sur les hauteurs.

la Montana del Palmar, en contrebas. C'est l'un des secteurs les plus fertiles de l'île.

Petite pause au Mirador Altos de Baracán. Au loin, la Gomera

Nous atteignons Masca. Il y a foule ici ! Impossible de se stationner pour admirer les gorges. Nous prendrons juste quelques photos à la volée, lors de micros arrêts en bord de route.

Les virages se succèdent au sortir de Masca, la route se rétrécit parfois, on serre les fesses, ça passe !

Nous rejoignons ainsi Santiago del Teide et poursuivons sur la TF-1, plus roulante. La bifurcation pour le parc du Teide est clairement indiquée et nous entrons petit à petit dans ce parc si particulier.

Nous traversons une forêt de pins qui me fait sensiblement penser aux parcs américains. La roche se fait de plus en plus présente. Du végétal on passe au minéral.

Mirador de los Poleos
La perspective qu'il offre est celle de la crête nord-ouest de l'île, où la plupart des éruptions les plus récentes ont eu lieu. Il s'agit de l'endroit le plus probable de déroulement d'un nouvel épisode volcanique à l'avenir. Rassurant !

Mirador de Samara
Une belle pinède de pins des Canaries a colonisé ce terrain volcanique relativement récent. Tout au fond, on aperçoit le Teide

Boca Tauce, c'est ici que se rejoignent les routes de Vilaflor et de Santiago, que nous avons empruntée. Quelques buissons animent ce paysage volcanique.

Vue sur le Teide, notre objectif...

Llano de Ucanca, un joli point de vue sur les Roques de Garcia et le Teide

Vers 12h30 nous arrivons au parking du Téléphérique.

Le point de départ de la rando est un peu plus loin, au niveau du parking de la Montaña Blanca mais je crains qu'il ne soit déjà complet car il semble très petit depuis Google Maps. Nous pensons aussi qu'il est préférable de laisser la voiture dans un secteur fréquenté, plutôt qu'à l'écart de la foule… Alors que nous prenons un peu de forces avant de partir marcher, un gars du parc nous indique que le téléphérique va fermer pour cause de vent et je comprends qu'il ne rouvrira pas avant demain-après midi. Le gars nous met en garde contre la fermeture de la barrière d'accès, qui nous empêcherait de récupérer notre voiture. Pour moi, pas de soucis pour demain après-midi, si j'ai bien compris…

Voie d'accès

La 1^ère partie de la marche n'a rien d'agréable puisqu'elle se fait le long de la route principale. Ça grimpe légèrement, le revêtement est certes excellent, et la distance réduite, mais le passage des voitures nous impose d'être très vigilants. Il y a bien un chemin un peu en retrait sur notre droite, mais c'est un sentier qui monte et descend et je préfère économiser mes efforts et assurer la montée au Refuge.

Tabonal Negro 
Nous sommes ici comme au milieu d'une mer de lave.

On peut y observer (au 1er plan) une plante endémique du parc national, la Red Tajinaste, menacée d'extinction. 
Elles sont ici en fin de vie, mais pendant leur floraison, la hampe est d'un joli rouge qui contraste franchement avec l'environnement.

Il nous faudra 25' pour arriver au parking de la Montaña Blanca. C'est ici que commence la grimpette à proprement parler.

Montaña Blanca

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Cette rando est toujours décrite comme comprenant 2 tronçons. Le 1^er facile, avec un chemin large, peu accidenté et avec un faible dénivelé (+600 m sur 5.5 km), le second, plus raide (+400 m sur 2.5 km), étroit et au milieu des cailloux et petites roches.

C'est exactement ce que nous trouvons sur place. Les paysages sont superbes. Le ciel bleu contraste à merveille avec la terre rouge ou blanche par endroits.

Au loin, la Fortaleza (2164 m)

La dernière coulée est bien visible. À ses pieds, los Huevos del Teide, restes de la dernière éruption de 1798.

Au bout d'1h10 nous attaquons la seconde partie du sentier.

Il s'agit de ne pas s'emballer, de bien réguler le souffle et le cardio. On monte tranquillement mais sûrement.

Vue sur la Montaña Blanca et la dernière coulée de lave.

Côté montée ça donne ça...

L'objectif, le Refuge, n'est jamais en vue. Difficile d'apprécier ce qu'il nous reste à grimper à vue d'œil. Le GPS nous aide bien… Un peu avant d'arrivée on aperçoit un piquet, ça y est on est tout près !

Nous aurons mis 2h30 pour parcourir ces 8km depuis Montaña Blanca, avec un dénivelé de 900m.

Le refuge n'ouvre qu'à 17h, nous patientons donc avec quelques autres randonneurs arrivés avant nous. Il est clair qu'il ne sert à rien de partir en début de matinée pour cette ascension si on dort au refuge. Ici le vent souffle fort et il nous faut nous allonger au soleil pour ne pas ressentir ce froid. La température redescend vite. Il fait 17° au thermomètre extérieur du Refuge.

Quand le Refuge ouvre nous ne nous faisons pas prier pour entrer ! Seul l'accès à la cuisine et aux sanitaires est ouvert, les chambres ne seront accessibles qu'à partir de 19h. Nous faisons notre Check-in, recevons les consignes d'utilisation des locaux et nous installons dans la cuisine pour un bon thé bien chaud. Le Refuge se remplit lentement.

Un jeune Français est monté en même temps que nous, sans réservation pour ce soir. Il tente d'obtenir un lit mais le gars est ferme, tout est complet et sans résa, il devra sortir du Refuge. Il lui refusera même l'accès à la cuisine pour partager un thé avec nous. On a trouvé ça un peu dur… Au final il prendra le chemin de la descente vers 20h, aucune annulation n'ayant été enregistrée malgré la tempête et l'arrêt du téléphérique. Il pouvait en effet espérer que les gens n'aient pas le courage de rejoindre le Refuge en montant à pied, seule solution cet après-midi.

Le thé ne nous ayant pas pleinement réchauffés, nous attaquons une petite soupe vers 18h30.

19h, ponctuel, le gars ouvre les dortoirs, un par un, en affectant les lits à chacun. Pas de bousculade, mais pas le choix de tes "colocataires", encore moins de ton emplacement. Il y a 3 dortoirs, de capacité variable (au total 53 places). Pour nous ça sera celui à 7 lits, soit 14 personnes.
Ayant réservé le Refuge 8 mois avant, arrivés sur place dans les 5 premiers, nous réussissons malgré tout à décrocher les lits près de la porte ! Aucun espace pour poser ton sac et, surtout, on est clairement dans le passage dès que l'on n'est pas sur son lit. That's life.

Nous faisons rapidement nos lits. Couette et oreillers sont fournis, ainsi que du linge de lit jetable, à savoir un drap housse et une taie en intissé. Autant dire que pour la taie, ça va, mais pour le drap housse, il est tellement peu ajusté que jamais il ne restera en place une fois dessus ! Peu importe, on dormira à l'abri –je n'ai pas dit au chaud  – c'est déjà ça !

Retour à la cuisine pour le repas. Nous avons apporté nos pates que nous pouvons faire cuire sur place. Je pensais qu'il y aurait queue au fourneau, mais pas du tout, beaucoup ont opté pour des bols de nouilles sur lesquels il suffit de verser l'eau bouillante.
Bien alimentés et calés nous regagnons le dortoir. Ici pas de douche et un seul lavabo, la toilette ça sera pour demain soir ! Il ne fait pas chaud dans la chambre et on entend clairement le vent souffler dehors. Si on ajoute à cela le grincement des lits, on se demande si on parviendra à dormir un peu… Le lever est prévu à 5h demain.