#11- Le Teide, J2

Vendredi 4 Octobre

Le sommet du Teide

Quelle nuit ! Tout le monde a peu dormi, mais tout le monde a le sourire.

Nous prenons un petit déjeuner rapide et à 5h45 nous sommes dehors, prêts à monter le dernier tronçon jusqu'au volcan. Il fait moins froid que je ne le pensais, mais le vent qui a soufflé toute la nuit est toujours présent. On a revêtu notre équipement "froid et vent", bonnet et gants sont de rigueur et une petite capuche "coupe-vent" est bien appréciable.

Nous attaquons la montée à la frontale, en ne voyant rien d'autre que celui qui nous précède, et encore…

Je n'ai pas de jus dans les jambes et le cardio est au taquet. On était à 3200 m d'altitude au Refuge et on devrait atteindre 3700 m. Pas étonnant qu'on ressente un peu l'effort. Je n'arrive pas à réguler ma respiration et commence à psychoter sur la faisabilité de cette rando… Ridicule… Ben est en forme, régulièrement il s'enquiert de mon état. Pas envie de le décevoir, pas envie de s'arrêter si près du but. Il faut donc changer le mental pour que le corps réagisse.

Lentement les pensées redeviennent positives, le corps prend son rythme, le cœur aussi. Nous arrivons à la Rambleta, le sommet du téléphérique, au bout d'1h10 (près de 2km) et enchaînons avec le dernier raidillon, entre les roches.

Je me sens bien mieux sur ce tronçon. Nul doute, j'irai au bout. Au sommet le vent souffle très fort rendant le déplacement sur la crête du volcan difficile. Nous ne sommes pas les seuls, il faut se frayer un petit chemin pour atteindre le bout du bout. Il est 7h20, nous y sommes, après 1h40 de montée ! 

Bonnet et gants sont indispensables ici. Ben retire régulièrement son gant pour prendre les photos avec son téléphone et sent déjà qu'il n'arrive plus à réchauffer sa main. Le lever de soleil est annoncé à 8h, la clarté augmente doucement. Moment magique quand l'astre se réveille. Impossible de décrire ce qu'on ressent –en dehors du froid !-, il faut le vivre !
Nous prenons autant de photos que possible, nous découvrons les fumerolles autour du cratère et l'odeur de souffre qui va et vient avec les vents.

On devine quelques lumières éclairant les villages de la côte Nord.

 

Une fois le soleil levé, l'ombre du volcan se projette juste derrière lui, exactement comme nous l'avions vécu sur Adams Peak, au Sri Lanka.

Les roches commencent à s'éclairer et prendre relief sous les 1^ers rayons du soleil.

Il est 8h05. Nul doute, le soleil est bien levé.

La mer s'agite en contrebas

Des traces de souffre sont visibles sur l'intérieur du cratère. Il y a même des passages où l'on sent la chaleur de ces émanations souffrées, signe que le volcan est juste endormi...

Il est 8h10 mais nous ne pouvons pas nous attarder car le secteur n'est en accès libre que jusqu'à 9h, ensuite il faut un permis, que nous n'avons pas. Nous redescendons à la queue leu leu jusqu'au téléphérique. C'est l'occasion de décrouvrir les paysages traversés de nuit. Impressionnant.

À 8h30 nous avons rejoint la Rambleta, l'arrivée du téléphérique.

Dernier coup d'oeil sur le Volcan. We did it !

Le Pico Viejo

J'avais prévu de descendre par le sentier du Pico Viejo (Rother #79) mais le gars du Refuge m'a indiqué qu'il est fermé pour cause de chasse au mouflon ! C'est ce qu'on appelle la régulation des populations. Nous pouvons néanmoins aller jusqu'au mirador du Pico.

La vue y est superbe et je regrette d'autant plus de ne pouvoir descendre par ce côté. Un peu loosers sur ce coup là car la chasse n'a lieu que les mercredis et vendredis. Hier nous aurions pu descendre, demain aussi… 

Le sentier que nous aurions du emprunter...

​

Nous rebroussons chemin, regagnons le téléphérique.

 

Nous nous engageons dans la descente jusqu'au Refuge. C'est un paysage lunaire que nous découvrons. On ne s'était pas du tout rendu-compte de ça en montant à la frontale ce matin !

Petit crochet par le Mirador de la Fortaleza

La lave est partout...

C'est par ce sentier que nous sommes partis ce matin. Dire que je le trouvais difficile ! Il est pourtant bien plat  

​

Retour sur Montaña Blanca

Petite pause pour se découvrir un peu. En descendant le vent se fait moins fort, le soleil commence à réchauffer l'air, on aurait presque chaud ! Dernière partie de descente sur Montaña Blanca. Je ne me lasse pas de ces paysages, de ces couleurs.

12h10, nous sommes au parking de Montaña Blanca. Déjà 5h30 que nous marchons, et plus de 13 km au compteur !

Le moins drôle commence à présent, 2 km sur la route asphaltée. À 12h45 nous sommes à la voiture, intacte. J'avais donc bien compris, la barrière est ouverte, nous pouvons poursuivre l'aventure !

N'ayant pu profiter des Roques de Garcia lors de la descente par le Pico Viejo, nous y faisons un petit crochet. Il y a un monde fou sur ce secteur qui, il faut bien le reconnaitre, offre un paysage magnifique.

 

Après une nouvelle série de photos nous reprenons la route, et visons le Centre des Visiteurs d'El Portillo pour notre pause pique-nique.

Pas le meilleur choix pour le pique-nique même si ce centre d'information est riche et intéressant. La dame nous indique que nous devrions trouver des tables sur la route de la Orotava. Je pensais emprunter l'autre route, vers San Cristobal, mais nous changeons nos plans et empruntons la TF-21.

Nous trouvons effectivement une petite table abritée à quelques kilomètres. Nous dévorons nos petits sandwichs et reprenons la route vers Tacoronte où nous refaisons un ravitaillement pour les prochains jours.

il est 16h10 quad nous arrivons à Bajamar, notre camps de base pour le reste du séjour. Nous avions indiqué au propriétaire que nous serions là entre 16 et 17h, le timing ne peut être meilleur, pourtant, il n'y a absolument personne à la résidence. Nous trouvons un petit banc pour nous poser et attendons… pas forcément très patiemment, car après ces 2 jours de rando on a juste un peu hâte de se doucher et de se poser.

Vers 16h30 le frère du propriétaire arrive avec son épouse, surprise de nous trouver là. Ils possèdent et gèrent 2 autres appartements dans la même résidence. Je leur fais le topo de notre arrivée, elle appelle notre propriétaire qui arrive 5' plus tard. En fait, il nous avait appelé plusieurs fois pour savoir où on était, car Monsieur ne se dérange pas si les locataires ne sont pas arrivés. Il ne s'excuse nullement de son absence et nous fait comprendre que c'est de notre faute si nous avons trouvé porte close et avons du attendre parce qu'on n'a pas répondu à ses appels. Pas surprenant, en voyage je reste en mode avion. . J'ai beau lui expliquer que nous étions à l'heure, et que nous aurions prévenu en cas de retard, il me fait clairement comprendre qu'il a autre chose à faire que d'attendre ses locataires. Ça démarre bien…

L'appartement est propre mais pas en aussi bon état que sur les photos de Booking.com. C'est spacieux avec vue sur mer, on est malgré tout satisfaits. 

 

Avant de partir le propriétaire insistera pour savoir à quelle heure nous partons, non pour venir nous saluer, mais pour savoir à quelle heure le ménage pourra être fait. J'adore !

Nous nous installons, nous douchons et profitons de cette douce soirée.