20- J4, Le Salar d'Uyuni

 Dimanche 4 août 

Encore une belle journée devant nous ! Violet sera la couleur du jour.

Afficher Sud Lipez et Salar d'Uyuni sur une carte plus grande

Réveil bien matinal aujourd'hui encore ; il est 5h30 quand nous nous levons. L'idée est de quitter l'hôtel vers 6h pour voir le lever de soleil sur le Salar, pas de petit déj' à l'hôtel pour aujourd'hui. Seulement, à cette heure-là notre cuisinière est toujours en pleine préparation de notre repas du midi… Ben en profite pour saisir les 1^ères lueurs du jour dehors.

Il est 6h45 quand nous prenons la route, un  peu contrariés, j'avoue. Encore un peu nous aurions loupé ce lever de soleil !

L'astre jaune pointe lentement à l'horizon, à couvert sous les nuages. Ben sort immortaliser l'instant. Il nous revient avec les mains gelées malgré les gants, mais nous, on sait déjà qu'on aura de jolies photos.

 Nous roulons sur cette immensité blanche, sans repère, juste une île en ligne de mire au loin.

Cette étendue de sel est située à 3658 m d'altitude. Avec une superficie de 10582 km², elle constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Sa formation remonte à 10 000 ans, quand l'étendue d'eau salée était une partie d'un lac préhistorique géant. En s'asséchant, il laissa derrière lui deux petits lacs encore visibles, le lac Poopó et le lac Uru Uru et deux grands déserts de sel, le salar de Coipasa et le gigantesque salar d'Uyuni, où nous sommes ce matin.

Nous arrivons sur l'île d'Incahuasi, au cœur du Salar. De nombreux 4x4 y sont déjà stationnés.

Nous achetons les billets d'accès et crapahutons le long du sentier. Des cactus à perte de vue, de toutes tailles, de tous âges, les plus anciens ayant 900 ans et atteignant 9 m de haut. C'est absolument magnifique, même si le froid est particulièrement intense ce matin. Impression que nos pieds se prennent en glace au fur à mesure des minutes.

En redescendant la table est dressée pour un petit déj' au grand air. En quittant l'hôtel ce matin j'avais remarqué que le thermos fuyait, ce qui impliquait pas d'eau chaude pour la journée, donc rien pour se réchauffer ;  grise mine, surtout avec les températures locales. Mais notre Super Victor a pu nous récupérer un autre thermos alors qu'on se baladait sur l'île, et le petit déj est tout ce qu'il y a de plus complet. La boisson chaude est plus que bienvenue.

La jolie surprise vient aussi de Janeth qui a préparé un gâteau pour notre dernier matin ensemble, gâteau en forme de cœur, qu'elle a délicatement décoré d'un "Feliz Cumple" à l'attention de notre cher Ben. Anniversaire exceptionnel pour lui cette année encore. L'an dernier sur la plage de Ko Phangan, cette année sur le Salar d'Uyuni. Excellent ! 

Le gâteau est délicieux et accompagne parfaitement le chocolat chaud. Nous avons également du yaourt et des céréales ce matin. Repus et un peu réchauffés nous reprenons la "route".

Alors que nous filons tranquillement sur cette étendue blanche, notre voiture ralentit soudain la cadence pour finir par s'immobiliser complètement. Panne sèche ! On ne pouvait pas trouver meilleur endroit pour ça ! Nous prenons les choses avec le sourire en comptant sur l'entraide déjà constatée les jours précédents. Victor nous explique que le second réservoir ne bascule plus sur le 1^er, ce qui explique la panne.

Alors qu'il "bidouille" sa voiture, nous en profitons pour multiplier les poses photo, en jouant sur les perspectives, obtenant certains résultats intéressants… et surtout très drôles. Le soleil est bien sorti et nous nous réchauffons facilement.

D'autres 4x4 s'arrêteront, donnant un coup de main à Victor et nous pourrons repartir après quelques poussées…

Nous roulons vers Colchani, où nous ferons halte ce midi.
Un hôtel de sel avait été construit sur le territoire même du Salar, et, afin de préserver le site, sa déconstruction est en cours.

A la sortie du Salar on peut observer la récolte du sel. Il sera traité pour en faire un produit comestible. La production annuelle est de 20000 tonnes, dont 18000 pour la consommation humaine.

Beaucoup de boutiques touristiques sont installées et nous en profitons pour flâner un peu en attendant le repas. Les prix y sont relativement corrects si on les compare à ce que nous trouverons sur La Paz.

Une des boutiques est installée dans le Musée de sel ; un peu dommage, les sculptures ne sont pas franchement mises en valeur.

Ce midi encore, dans la salle repas les tables sont faites de blocs de sel. Entrée de crudités puis roulé de poulet aux petits légumes et quinoa. Bananes en dessert. Super bon et toujours bien copieux. 

Après le repas, fin de la route jusque Uyuni. Les abords sont "enchanteurs"...

Notre dernier arrêt sera au cimetière de train. Un Must selon certains touristes rencontrés en route, pour nous, rien de plus qu'un alignement de carcasses rouillées provenant de trains plus qu'anciens.

Notre périple touche à sa fin, Victor nous dépose en ville, dans le quartier des compagnies de bus. Adieux chargés d'émotion après 4 jours passés avec ce binôme si sympathique.
Je me renseigne de suite sur les horaires des bus de nuit reliant La Paz. Rester à Uyuni ne présente aucun intérêt pour nous et un bus de nuit nous permet de gagner une journée. Certains optent pour le train jusque Oruro puis bus jusque La Paz, mais il n'y a pas de départs le dimanche, ce sera donc bus pour nous. Peu de compagnies proposent des départs ; nous prenons nos billets chez Omar, après âpre négociation. Nous voyagerons en semi-cama, bus direct et trajet par la route goudronnée, comme nous l'indique l'agence.

Il n'est que 15h et Uyuni ne présente aucun attrait majeur, il nous faut meubler le temps. Petit tour au marché, achat de provisions pour une collation ce soir, puis nous nous posons sur un banc tentant de capter la chaleur du soleil. L'astre jaune disparait rapidement derrière les habitations et le froid s'empare alors de nous.

Nous nous rapatrions à l'agence en attendant le départ à 20h. On peut le dire, nous avons froid ! Je pensais qu'il s'agissait juste d'une sensation, mais quand je vois le thermomètre de la ville afficher 1°, je comprends mieux…

Le bus quitte la ville à l'heure, nous nous emmitouflons sous les couvertures en attendant que le chauffage fasse son œuvre. Le bus n'est pas plein, les billets ne sont pas contrôlés, mais les sacs bien étiquetés lors du chargement, rassurant. Le confort semble minimal… les WC n'ont pas de chasse d'eau, et la porte est vitrée, le gag !
La route jusque Oruro est effectivement moins cahoteuse que je ne le pensais d'après mes lectures sur les forums ; on peut penser que le bus emprunte donc bien la route asphaltée. Nous parvenons à fermer l'œil, bercés par les ronrons du bus.