Le petit déjeuner de ce matin est très correct, même si une fois encore les fruits sont absents du buffet. Nous partons vers 9:00 mais faisons rapidement un arrêt au Walmart. Les stocks sont vides et nous aimons assurer nos pique-niques quotidiens.
Acadian Cultural Center
1ère visite du jour l'Acadian Cultural Center. Ces centres sont toujours un bon moyen de mettre ses idées au clair sur le sujet du jour, en l'occurrence les Acadiens en Louisiane. Le musée est modeste mais balaie largement l'histoire des Acadiens.
Le film documentaire projeté est très intéressant et recadre bien les conditions historiques de l'arrivée de ce peuple. Le rythme lancinant du récit a une fâcheuse tendance à tous nous endormir mais cela vaut le coup de résister à la tentation !
Petit rappel sur l'histoire des Cadiens
Ils étaient tout d'abord des français originaires principalement du Poitou mais aussi de Normandie ou de Bretagne. Aidés par les Indiens Micmacs, ils se sont installés à partir de 1604 en Nouvelle France ou Acadie (aujourd'hui au Canada -Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse- et le nord du Maine). La France et l’Angleterre se sont déchirées pendant des années pour ses territoires du nouveau monde. En 1713 est signé le traité d'Utrecht : l'Angleterre obtient le territoire de la Nouvelle Écosse. Après une période de tolérance de la part des Anglais, ils décident en 1755 de mettre en œuvre le Grand Dérangement : la déportation de 10 000 Acadiens. Les maris et femmes sont séparés. Les biens confisqués. Ils sont envoyés dans les 13 colonies de Nouvelle Angleterre. Beaucoup périssent dans les bateaux insalubres ou meurent de faim dans les colonies qui ne les accueillent pas bien. Certains rentrent en France, d'autres vont en Haïti. D'autres encore se retrouvent en Louisiane. En effet, le gouvernement espagnol (depuis le traité de Paris de 1763 et jusqu'en 1800) leur donne des terres et des outils et les Acadiens s'installent soit près des bayous et marais soit dans les prairies (autour de Lafayette). Au début du 19ème siècle, entre 3000 et 4000 Acadiens s'étaient installés en Louisiane. Ils recréent leur communauté francophone parmi les Créoles, s'emploient comme fermiers, bucherons, pêcheurs, trappeurs. Une minorité deviendront propriétaires de plantations.
On a commencé a appeler les Acadiens "Cadiens" à la Guerre de Secession. Les "Yankees" qui brulaient les fermes ont raccourci leur nom. C'est devenu un terme péjoratif pour certains, désignant une population illéttrée et pauvre. Depuis, les Acadiens qui sont devenus avocats ou riches commerçants se disent américains et non Cadiens. Les américains ne sachant prononcer le "d" de Cadiens finissent par les appeler "Cajuns".
Vermilionville
Infos pratiques ICI
Juste à côté de ce Centre est implanté le village de Vermilionville. C'est un éco-musée où des demeures d'époque ont été installées pour reconstituer la vie des acadiens arrivés en Louisiane entre 1755 et 1785. En entrant, passage obligé par la boutique où nous acquittons également le droit d'entrée.
Avant d'accéder au village proprement dit, nous passons devant divers bâtiment dont l'intérêt est -à mon sens- surtout commercial. Boutique, restaurant, Ecole de cuisine, rien de bien authentique, et une première attention très mitigée sur cette visite.
Ecole de cuisine
Quand nous entrons ça embaume les cookies maison et le pain frais... les cours sont dispensés pendant les vacances ou pour certaines occasions (mardi-gras, noël...) moyennant 25$.
Performance Center (Salle de Danse)
Des spectacles y sont régulièrement présentés moyennant quelques dollars (10-20$)
Coussan House
Avec cette 1ère maison nous entrons un peu plus dans le vif du sujet. C'est une maison typique du sud de la Louisiane : surélevée, en bousillage et bois de cypre, avec les escaliers qui mènent à la garçonnière. Seules les filles dormaient dans le corps principal de la maison.
Une dame en costume d'époque, mais ne parlant pas français, nous explique la vie des Cadiens, leur intérêt pour la musique, la pratique de patchwork, la vie d'une maisonnée.... Gros saut dans le temps !
Hangar à Bateaux
Cabane du trappeur
Le village est installé en bord de bayou, comme c'était le cas à l'époque. Ce bayou était l'équivalent de la route de l'époque. Chacun avait un bateau ou une pirogue et circulait sur le bayou pour pêcher, chasser, aller à l'école, etc.
La plupart des maisons de Vermilionville ont été données par des particuliers. Elles proviennent de familles riches qui avaient des plantations et des ranchs. Cependant, la majorité des maisons acadiennes de l'époque n'avaient qu'une pièce. En effet, la cuisine et les toilettes étaient toujours séparées.
Maison Beau Bassin
Mélange de styles créole et américain pour cette maison. Les activités de filage, tissage et couture y sont présentées. La dame qui nous accueille parle un français au fort accent canadien, juste charmant, mais qui fait bien sourire les enfants !
.
L'école
C'est une reproduction typique d'une école fin 19ème. Les lignes sur le tableau rappellent cette loi louisiannaise du début du 20ème siècle, interdisant l'usage du français.
Maison Mouton
C'est une reconstruction d'une maison de 1810. Maison d'une famille acadienne prospère, caractérisée par sa cuisine séparée. Les activités de menuiserie étaient essentielles dans la vie de tout Acadien à l'époque. Les cyprès, chênes et noisetiers abondaient alors et le gouvernement espagnol avait fourni aux Acadiens les outils nécessaires. Ils en ont donc rapidement fait une activité majeure.
La forge
Le seul endroit où on faisait faire des outils. Le forgeron fabriquait des clous et outils pour la construction ou le travail des champs.
Maison Buller
Cette maison date de 1807 et comporte plusieurs éléments caractéristiques de l'architecture créole : un toit en croupe à forte pente, une grande galerie pour protéger la maison de la chaleur et des fortes pluies.
La chapelle des Attakapas
Cette chapelle est une reproduction des églises que l'on trouvait à St Martinville en 1773. Le catholicisme était la seule religion légale en Louisiane avant son rachat en 1803 par les Américains. Les premiers colons français mais aussi les espagnols et les acadiens étaient catholiques et les propriétaires d'esclaves avaient l'obligation de leur donner une éducation religieuse catholique (à défaut d'une éducation tout court).
Maison Boucvalt (1860)
C'est une maison typique des habitations acadiennes / créoles du 19ème siècle en milieu urbain. Cuisine et salle de bain ont été ajoutées au début du 20ème siècle. La cuisine était auparavant séparée de la maison pour éviter les risques d'incendie et la chaleur. Un vasistas permettait la ventilation tout en gardant la porte fermée.
Maison Broussard (1790)
C'est la plus grande et la plus ancienne des maisons de Vermilionville. C'était un élevage de bétail installé sur les bords du Bayou Teche. De style créole français, elle emprunte certains éléments à l'architecture anglo-américaine.
la cuisine est séparée, adossée à l'arrière de la maison.
La grange est remplie d'outils propres à la ferme, ainsi que d'une balle de coton de plus de 200 kg (500 lb.)
Traversier
Un "ferry" permet de rejoindre les 2 rives. Actionné par un jeu de cordes, il permettait la traversée de petits bras de rivières.
En regagnant l'entrée du village nous apercevons notre 1er alligator ! Quand je dis apercevoir, je ne peux décemment dire plus ; Merci au zoom de 270 !
Autres signes de vie animale un peu moins "excitants".
Nous passerons 2h sur place et roulons à présent jusque New Iberia.
Ajouter un commentaire