Rinjani Trek

Portrait du Rinjani

Situation : Ile de Lombok, Indonésie.

Altitude : 3726 m pour le sommet, la crête étant à 2600 m. C'est le second plus haut volcan d'Indonésie. Ce volcan n'est plus actif, ce qui n'est pas le cas du Gunung Baru, le volcan apparu au fond de sa caldeira. Il est entré en éruption plusieurs fois au siècle dernier et sa dernière éruption date de fin octobre 2015, juste quelques jours après notre passage !

Difficulté : un vrai défi pour atteindre le sommet, réservé aux marcheurs en bonne condition physique.

Durée du trek : entre 2 et 4 jours

En solo ou avec guide ? Il est possible d'organiser le trek par soi-même en ne prenant que les services d'un porteur. Ceci étant, l'organisation n'est pas des plus simples et le seul groupe sans guide que nous avons rencontré n'était pas à sa 1ère expérience sur le Rinjani. Notre guide ne s'est pas montré très bavard pendant ce trek -il était parfois bien loin derrière nous- et nous nous sommes posés la question de l'intérêt de prendre un guide, surtout que les porteurs connaissent parfaitement les voies d'accès.

Quand y aller ? La saison des treks court de Avril à Novembre. Le parc est fermé en saison des pluies.

Rejoindre Senaru : Beaucoup de packages incluent le pré-acheminement depuis Bangsal, Sengigi ou Mataram. Si ce n'est le cas il faut compter :
depuis Bangsal : 1 heure 1/2 en taxi
depuis Lombok airport : 3h en taxi
depuis Sengigi : 2h en taxi
depuis Kuta Lombok : 3.5h en taxi

Histoire du Rinjani : Le Gunung Rinjani n'est plus actif, contrairement au Gunung Baru apparu au fond de sa caldeira. Il est entré plusieurs fois en éruption au cours du dernier siècle, la dernière éruption datant d'Octobre 2015, quelques jours après notre retour en France.
Coût : les prix sont très fluctuants en fonction des agences, de la durée, de l'équipement. Une fourchette large irait de 1.000.000 Rp (60€) à 2.500.000 Rp (150€).

Se lancer ou pas dans le trek du Rinjani ?

Grimper le Rinjani est un sacré défi, accessible à tous ceux qui ont une bonne condition physique. On ne choisit pas de partir faire le trek du Rinjani sur un coup de tête et il convient de bien se renseigner en amont du trek, et même en amont du voyage.
En effet, nous nous sommes aperçus que les agences ou revendeurs de ce trek ne vous informent pas du tout des conditions que vous allez rencontrer au fil des jours, ils ne vous orientent pas non plus sur la formule à choisir. Arriver avec une connaissance du trek et une certaine idée de ce que l'on souhaite faire est impératif si l'on veut profiter de cette expérience.

Ce trek est particulièrement difficile physiquement (dénivelé, nature du terrain, conditions météo) et mentalement. Il y a environ 30 km de marche à parcourir sur 3 jours (hors montée du volcan) avec un dénivelé de +1500 le premier jour, -600m / +600m le deuxième jour et enfin -1900m le dernier jour (départ de Sembalun, arrivée Senaru). A cela peut s'ajouter un +1100 m pour ceux qui iront au sommet ! Autant dire que ça tire sur le physique.
La plupart des gens qui s'attaquent à ce trek ont une bonne condition physique. On en a vus abandonner dès le 1er jour, d'autres s'effonder à l'arrivée du 1er jour, d'autres encore, renoncer à atteindre le sommet en cours de montée. Les pieds souffrent, les jambes brûlent, on transpire énormément le 1er jour, on frissonne à l'arrivée, les nuits sont froides et peu confortables, et tout au long de ce trek on se demande pourquoi on s'est embarqués dans cette galère alors que l'on pourrait farnienter aux Gilis ! Une fois arrivés, que ce soit au sommet ou sur la crête d'ailleurs, on savoure la magie du lieu. Les paysages depuis la crête sont magnifiques, l'atmosphère y est particulière et le plaisir reprend vite le dessus.

Choisir son trek

Formules classiques de trek

Les formules proposées par les trekkers sont toujours les mêmes, elles peuvent aller de 1 à 6 jours. Plus le trek est long, moins longues sont les étapes.
Les formules les plus fréquentes sont :

2J/1N : Montée jusqu'au cratère (crater Rim) pour le coucher de soleil, nuit sur place. Lever de soleil depuis le sommet ou depuis le bord du cratère puis redescente.

3J/2N : C'est la formule la plus fréquemment choisie. En partant de Sembalun on monte jusqu'au cratère pour passer la nuit sur place (5h de marche effective, env. 13km). Le lendemain, montée au sommet (éventuellement) pour le lever de soleil (3h de montée + 2h de descente), avant de descendre sur le lac et de profiter des sources chaudes (2h30). Ensuite remontée sur l'autre berge du cratère (2h) et seconde nuit sous tente. Descente sur Senaru le lendemain matin (4h, env. 10 km).
En partant de Senaru, la montée au sommet se fait le matin du J3.

4J/3N : Cette formule permet de dormir sur les bords du lac la seconde nuit, allégeant considérablement l'effort fourni pour cette seconde journée et laissant plus de temps libre.

Partir de Senaru ou de Sembalun ?

Choisir un départ de Sembalun permet d'attaquer l'ascension au sommet le matin du J2, en "meilleure" forme -théoriquement- que si on l'attaque au matin du J3. Autre avantage : profiter des sources chaudes après l'effort conséquent qu'est la montée au sommet.

Choisir un départ de Senaru permet d'avoir une ascension plus "douce" -mais plus longue- en J1, à l'ombre de la forêt. Cela permet également de ne pas avoir à enchaîner l'ascension au sommet et la montée entre le lac et la crête le même jour. Une fois l'ascension au sommet effectuée, il ne reste que de la descente jusque Sembalun pour la journée.

Nous avions choisi un départ de Sembalun pour attaquer la montée du volcan en J2, donc moins fatigués, en théorie. Les circonstances ont fait que nous ne sommes pas montés au volcan (cf notre article) et mon jugement est peut-être un peu altéré, mais avec le recul, une montée depuis Senaru se défend tout à fait.
Dans tous les cas, il faut se baser à Senaru la nuit avant le trek. Le jour J on vous emmène en voiture ou minibus au départ du trek à Sembalun. Environ 1h de route. Au retour du trek vous arrivez directement au village de Senaru où vous retrouvez vos sacs laissés pendant le trek.
Avec un retour sur Sembalun, le minibus vous attend à votre arrivée du trek et vous ramène sur Senaru.

Budget ou Deluxe Trek ?

Lors de notre longue discussion avec Ary, il nous a d'office dit que nous avions acheté un Budget Trek. Aucun revendeur sur Gili Air ne nous a parlé de ces différences de classification et je me demande encore si réellement il propose des treks de standards différents. Une chose est sûre il y a des Trekkers Budget et d'autres plus Deluxe. A vous ce choisir celui qui vous ressemble.

Les différences majeures portent sur :

la fourniture de Toilet Tents : une toile disposée en carré vous abrite pour un peu d'intimité.

Les repas sont pris sur des sièges pliants et non à même le sol.

La qualité des matelas est supérieure, des oreillers peuvent être fournis.
L'eau en bouteille est fournie pendant toute la durée du trek
Les repas sont plus variés et conséquents.

A noter que la majorité des groupes étaient équipés (tente - matelas - équipement cuisine) de la même manière que nous, certains ayant la Toilet Tent en plus.

Choisir son agence, son trekker

Les revendeurs de treks sur le Rinjani sont nombreux, les trekkers aussi, ce qui ne facilite pas le choix du prestataire.
Nous avons acheté notre package dans une agence multi-produits de Gili Air : Tourist Services Center (Wawan). Elle nous proposait le trek avec Ary Trekking (trekker basé à Senaru), annoncé comme très fiable par d'autres agences de l'île. Certaines agences vendaient également le trek de Restu Adventures, mais les commentaires sur le net étaient loin d'être tous positifs, ce qui n'a pas motivé notre choix pour ce trekker.

Notre package

le trek 3j/2n au départ de Sembalun. Groupe de 8 personnes max, et 1 porteur pour 2 personnes.
le transfert Gili Air > Senaru (public boat + voiture avec chauffeur)
la nuit précédant le trek à Senaru
le transfert Senaru > Mataram en voiture, à l'issue du trek, le 3ème jour.

Restait à notre charge le repas sur Senaru la veille du trek.

Coût total : 1.300.000 Rp /p (Oct 2015)

Là où il convient de faire bien attention c'est dans le contenu du "3J/2N". Même si nous avions lu un descriptif détaillé, nous n'avions pas lu / vu ce qui n'était pas spécifié....

Pas de "toilet tent", ce qui implique une communion parfaite avec la nature tout au long des 3 jours, mais un manque certain d'intimité...
Pas d'eau minérale pour les 3 jours. En fait, le guide nous a donné une bouteille d'eau (1.5 l) au départ du trek, une autre le 1er soir, mais ensuite ces bouteilles ont été remplies avec l'eau de source présente au campement du J1 et près des sources chaudes le midi du J2. A chacun de voir si cela lui convient ou pas... Augmenter le volume de bouteilles d'eau implique plus de porteur, donc un coût plus conséquent.

En ce qui concerne la nuit précédant le trek, nous avons fait confiance à l'agence, rien n'était écrit, et la chambre ne correspondait pas à ce qui avait été annoncé. Méfiance donc !

A vérifier avant de signer !

Pas de frais cachés, notamment les droits d'entrée au Parc
Le transport de Senaru à votre prochaine destination est-il inclus, et sous quelle forme ?
Une quantité suffisante d'eau minérale est-elle prévue ?
Des boissons type soda ou jus sont-elles prévues ?
Le groupe est de taille raisonnable (6-8 pers) avec un nombre de porteurs approprié (au minimum 1 porteur pour 2 marcheurs)
Type de matelas ? Oreillers ?

Que faut il emporter ?

Des vêtements chauds et confortables

Cela parait ridicule de prendre du chaud pour un trek en Indonésie, mais il ne faut pas oublier que l'on monte à près de 2700m au minimum et qu'en fin de journée, sans soleil, l'air se rafraichit considérablement. Si vous tombez en plus sur un jour venteux, je vous laisse imaginer la température ressentie.
Pensez aussi que le jour se couche tôt sur Lombok, ce qui veut dire que dès 17:30 la fraicheur est là.
Enfin, après un effort certain, des calories dépensées, il y a toujours un refroidissment naturel du corps, qu'il conviendra de compenser.

J'ai donc mis dans mon sac ou sur moi :

un pantalon de rando à jambes séparables, que j'ai logées dans le sac
un débardeur
un pull polaire
un t-shirt manches courtes de rechange pour être sûre de dormir au sec !
un t-shirt manches longues : n'a pas servi, mais je l'avais prévu pour la montée au volcan le J2.
un legging : il ne me servira finalement pas. Le pantalon étant suffisant.
un bonnet : bien confortable la nuit et au réveil sur la crête !
une écharpe : petite dose de chaleur supplémentaire bienvenue.
des chaussettes de nuit : ce sont ces chaussettes que l'on vous donne dans l'avion ; elles ont l'avantage de ne pas comprimer les pieds et de les garder au chaud la nuit.
une veste Softshell doublée polaire : parfaite le matin au réveil. Je me demande si ça n'aurait pas été un peu juste comme apport de chaleur pour la montée à 2:30 du matin... Les autres randonneurs étaient bien contents d'avoir leurs grosses vestes type ski.
un maillot pour les sources chaudes
un couvre-chef

Du confort matériel

Ce sont toutes ces petites choses qui vous facilitent la vie et vous apportent une sensation de confort même en trek.

des bonnes chaussures de rando : il n'y a rien de pire que de souffrir des pieds en rando !
des lingettes, histoire de se débarbouiller en fin de journée
du dentifrice et une brosse à dents pour une sensation d'hygiène minimale
de la crème solaire : elle hydrate et protège, nécessaire pour de la rando en altitude
du baume à lèvres : comme au ski, l'air est sec là-haut, il faut TOUT hydrater !
des pastilles Micropur : pas mal si votre trek n'inclut pas l'eau minéral pour les 3 jours. Même si l'eau prise à la source est supposée être pure, on n'est jamais trop prudents...
une mini pharmacie : baume du Tigre, pansements, désinfectant, aspirine.
des lunettes de soleil
une lampe torche
des sucreries, barres céréales ou autres : les guides fournissent le minimum, savoir qu'on a de quoi se relancer dans les montées est rassurant !
le matériel photo / vidéo : Ben a vraiment apprécié d'avoir troqué le Reflex pour le compact. Poids allégé, encombrement moindre, et moins de précautions à prendre par rapport à la poussière.
une petite bouteille de Coca : Excellent réhydratant en cas de coup de mou après la montée. Petit plaisir aussi, on a regretté de ne pas y avoir pensé.

Retour sur Expérience

Voici nos quelques conseils pour profiter au mieux de cette expérience, inoubliable, pour tant de raisons...

Ne pas sous-estimer la difficulté de ce trek et se renseigner en amont de celui-ci, via le net ou les trekkers sur Senaru. Savoir évaluer ses capacités est indispensables. Ce n'est pas un trek facile, il faut être prêt physiquement et mentalement pour l'entreprendre.

Si c'était à refaire, j'opterais pour l'achat de prestations séparées (acheminement depuis les Gilis ou autre - nuit sur Senaru - Trek), et je prendrais mon trek directement chez le trekker, à Senaru. En cas de prestation différente de celle annoncée il y a alors moyen de le faire savoir au trekker. Il est aussi possible d'envisager de ne payer qu'une partie du trek au départ, et le solde à l'arrivée si la prestation est conforme.

Emporter du coca ou un soda pour un petit plaisir au sommet !

Bien se chausser, Eviter de grimper avec des chaussures toutes neuves. Il faut être à l'aise dans ses chaussures !

Ne pas sous-estimer le froid et emporter de quoi se vêtir en conséquence, tout en voyageant léger... Certaines agences louent des vestes, bien préciser vos besoins avant de partir.

Si vous opter pour le 2J/1N, partez de Senaru. C'est sur cette crête que vous aurez la plus belle vue sur le volcan.

Attention Pollution ! C'est un fait, le cadre de ce trek est magnifique mais complètement pollué par les déchêts laissés par les marcheurs. Très peu de guides / porteurs repartent avec TOUS leurs déchêts. Cannettes, papier toilette, bouteilles d'eau, papiers jonchent les pentes du volcan ; un massacre. Il faut en être conscient en entamant ce trek, et surtout ne pas entretenir ce phénomène.