Nous rentrons sur Ben Thanh par le même bus qu'à l'aller que nous prenons rue Nguyen Trai, à 2 pas de la pagode. Toujours aussi simple.
Nous marchons en direction du musée des Souvenirs de Guerre. En chemin, la faim s'étant invitée, nous nous arrêtons dans un vrai restaurant vietnamien où les préparatifs pour un mariage vont bon train. Nous y dégustons notre 1er fried rice.
Il est 14:00 quand nous ressortons, heure de la sieste pour certains...
Aux abords du Musée, un gars nous aborde gentiment pour nous indiquer le chemin, puis nous propose d'essayer de porter son chargement, de prendre des photos ; il met une belle noix de coco dans les mains de Thom avant de nous demander 3 fois le prix réel du jus ! Et oui, c'est ça aussi le Vietnam. On n'ose dire non par peur de vexer, on se retrouve à ne savoir comment se défaire de vendeurs par trop insistants ou filous, et on en ressort déçus et peut-être même en colère de s'être ainsi laissé berner. Notre gars récupèrera sa coco, mais pas nos dongs !
Musée des Souvenirs de Guerre
Nous arrivons rapidement au musée. Nous y passons facilement près de 2h. Les expositions sont bien organisées, les photos très nombreuses, marquant les esprits bien plus que ne le feraient de longs textes. Révisions d'histoire pour tout le monde, nous replaçons les événements dans leur chronologie. Nous en ressortons avec la perception d'un très fort sentiment anti-américain (qui ne l'aurait pas, d'ailleurs, au vu des atrocités commises).
A l'extérieur sont exposés des véhicules blindés américains, des pièces d'artillerie et des armes d'infanterie.
Au rez-de-chaussée, une collection d'affiches et de photos témoigne de la vigueur du mouvement anti-guerre dans le monde entier.
Les photos affichent avec beaucoup de brutalité les atrocités de la guerre, et on peut comprendre les mises en garde sur la visite de ce musée avec des enfants. Nous avons tenté d'expliquer ce qui pouvait leur poser questions, nous avons beaucoup parlé et je pense qu'ils sont ressortis de ce cours d'histoire avec une autre vision de ce que le mot Guerre peut signifier.
Cette photo de "la petite fille brûlée au Napalm", prise en 1972 à Trang Bang, a fait le tour du monde.
La petite fille vient d'être grièvement brûlée dans un bombardement au napalm. Elle s'appelle Kim Phuc. Elle a neuf ans. Le journaliste qui a pris le cliché va tenter de soulager les souffrances de la fillette en lui versant de l'eau sur ses brûlures. Aidé d'un autre reporter il la conduira à l'hôpital de Cu Chi, situé à mi-chemin entre Trang Bang et Saïgon. Après 17 interventions chirurgicales et 14 mois d'interventions, les médecins parviendront à sauver la petite Kim Phuc. Poignant.
L'agent Orange est un défoliant (herbicide puissant) très toxique employé par l'armée américaine au cours de cette guerre.
Le produit était répandu par avion au-dessus des forêts, obligeant ceux qui s'y cachaient à en sortir. Il s'est infiltré dans le sol contaminant les générations suivantes et provoquant de graves malformations. Des clichés de ces malformations ainsi que des foetus conservés dans le formol sont exposés dans le musée.
Déforestation massive
Le tribunal Bertrand Russel a déclaré les Etats-Unis coupables de génocide. A l'heure où des dictateurs sont accusés de génocide dans plusieurs pays du monde, cette petite phrase a fait mouche dans l'esprit de tous.
En Avril 1975, le Palais de l'Indépendance est attaqué par les tanks de l'armée nord-vietnamienne. Ils veulent forcer le gouvernement de Saigon (Général Duong Van Minh) à se rendre sans condition, afin de restaurer l'indépendance nationale et l'unité du pays. C'est la fin de cette longue guerre du Vietnam.
Autre image marquante de cette guerre.
Le musée présente également les grandes étapes de la guerre d'Indochine (1946-1954). De notre point de vue, le ressentiment anti-français est nettement moins omniprésent.
Déclaration d'Indépendance par Ho Chi Minh, sept 45.
Dans la cour, des portions de la prison de Con Dao ont été reproduites. Pendant la guerre d'Indochine, on l'appelait le Bagne de Poulo Condor. En 1955, il a été transformé en "centre de rééducation" pour enfermer les opposants Viet Cong (Front national de libération du Sud Vietnam).
Il est connu pour ses "cages à tigres", dans lesquelles les prisonniers étaient enfermés à 2 pour les petites cages, ou 4-5 pour les plus grandes.
La torture était monnaie courante et ils ne manquaient pas d'idées dans ce domaine....
L'architecture n'est pas la seule marque laissée par les Français...
Petite pause
Nous redescendons sur Dong Khoi. En gommant les boutiques et leurs publicités massives, on parvient à trouver d'autres belles traces d'architecture raffinée (à la Française) dans cette ville.
Il est trop tard à présent pour visiter le Palais de la Réunification, tant pis, nous ne regrettons pas d'avoir privilégié le musée.
Nous montons à la tour Bitexco pour apprécier la vue sur la ville. Rien d'exceptionnel selon nous, et comme les glaces ne tentent personne, nous voilà repartis. A noter quand même que cette vue nous permet de deviner (derrière les palissades bleues) ce que deviendra dans quelques jours, l'avenue Ham Nghi, fleurie pour le Têt.
Arrêt chez Nhu Lan où les jus rencontrent un franc succès !
Alors que nous rentrons vers l'hôtel, séquence gym sur l'esplanade du parc du 23.09. Il est 18:00.
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