4- Arequipa

 Vendredi 19 juillet 

Une nuit dans un bus, reste une nuit dans un bus ; chaotique, entrecoupée, mais heureusement ni trop chaude, ni trop froide, et plutôt confortable. 6h, service de petit déjeuner avant l'arrivée à Arequipa à 7h30.

Les volcans, blanchis par la neige, nous annoncent l'arrivée sur Arequipa. Le thermomètre du bus annonce 14° en extérieur.

Le terminal est commun à plusieurs compagnies de bus, et, comme il est excentré, nous nous renseignons de suite pour notre prochain trajet, Arequipa-Cabanaconde. Nous achetons nos billets chez Andalucia dont l'horaire de départ nous convient mieux que son concurrent, Reyna. Pour nous rendre au centre-ville le taxi est la meilleure solution. Il nous arrête d'abord à la pension Thelma qui ne nous inspire pas malgré les bons commentaires sur les différents forums.

Le second arrêt sera le bon : Hostal Santa Catalina. Il est tôt et seule une des 2 chambres est disponible. Peu importe, cela nous permet au moins de nous doucher et de faire un peu de lessive. La terrasse au-dessus du bâtiment dispose d'une zone séchage parfaitement exposée au soleil et balayée par la brise.

Salle repas et Internet

Vue sur la terrasse de l'hôtel

Depuis la terrasse, vue sur les volcans, contreforts de la ville.

Le plus impressionnant des volcans, le Misti et son cône parfait.

Nous sommes à 2 pas de la place d'Armes, et notre 1^er arrêt sera pour le monastère de Santa Catalina.

C'est dans un immense couvent dominicain que nous pénétrons, une ville dans la ville avec son organisation propre. Des rues, des cellules privatives, des cloîtres, des patios… Durant 400 ans il abrita pas loin de 200 nonnes et leurs 300 servantes. Aujourd'hui environ 30 religieuses y résident et ont obtenu, depuis la visite du Pape en 1985, le droit de parole et de sortie. Nous sommes sous le charme des couleurs, des jeux de lumière et de la sérénité des lieux.

La visite débute par les parloirs où les nonnes avaient droit à 1h de conversation par mois avec leur famille.

On traverse ensuite le Patio du Silence

et aboutissons au cloître des Novices.

Un discret passage donnant sur le patio du Silence débouche sur le Cloître des Orangers. Des orange profonds nous passons au bleu intense, qui n'est pas sans rappeler les jardins Majorelle de Marrakech.

Le cloître est entouré de cellules et d'une salle pour les veillées funèbres. Le confort et "l'équipement" des cellules était en corrélation avec la dot apportée par la nonne à son entrée au monastère.

Certaines cellules ont également une cuisine.

Sortant du cloître, nous arrivons rue Malaga.

Nous progressons dans ce dédale de ruelles, toutes aux consonnances espagnoles et abritant d'autres cellules. 

Au fond, c'est un lavoir en plein air ; les grandes demi-jarres permettaient à la fois de laver mais aussi d'évacuer l'eau facilement.

Les cuisines communes ont été assombries par des siècles de fumées.

Place Zocodober, une magnifique fontaine a pris place. On aperçoit juste derrière le dôme de l'église.

 On termine par le cloître Majeur. 

Sur l'un de ses côtés se trouve le réfectoire,

sur l'autre, la Pinacothèque qui abritait les anciens dortoirs.

Voilà donc une visite vraiment très agréable, à ne manquer sous aucun prétexte. 

En ressortant nous commençons à repérer un éventuel resto pour ce midi, tout le monde a déjà faim ! Nous cherchons également un ATM, encore appelé DAB (Distributeur Automatique de Billets), qui puisse nous délivrer plus que les 400 soles (110 €) généralement proposées en montant maximal. C'est à la BCP que nous trouvons notre bonheur avec un retrait maximal de 700 soles. Il semblerait que ce soit la seule banque qui permette des retraits aussi importants. Dans la mesure où des frais fixes s'appliquent à chaque retrait, autant que celui-ci soit le plus conséquent possible.

Nous déjeunons rue Santa Catalina chez El Herraje. Le resto est situé à l'étage, un peu à l'écart des restos touristiques et fait, visiblement salle comble.  Menu à 9 soles, comprenant la traditionnelle soupe, du poulet au four servi avec frites ET riz, un dessert et une boisson. Très bon avec un personnel souriant et à l'abri du flot touristique.

Nous repartons nous balader aux abords de la Place d'Armes. Arequipa est surnommée "la ville blanche" à cause de ses nombreux bâtiment en pierre blanche appelée Sillar. Nous nous en rendons très vite compte en parcourant la ville.

Nous arpentons les rues avoisinantes, notamment dans LA rue commerçante d'Arequipa, la Calle Mercaderes.

Ici ou là il y a toujours un trésor derrière un bel édifice.
Ici la BBVA, une banque.

Là, un théatre

Le Patio del Ekeko est une très jolie galerie commerciale, qui nous séduit plus par l'architecture et les sculptures que nous découvrons à tous les étages que par les produits que l'on y trouve. Quoique certains ne nous laissent pas indifférents…. Surtout pour le design de la bouteille, bien évidemment ! 

Nous y trouvons un supermarché et l'idée de pique-niquer à l'hôtel ce soir convient bien à tout le monde. Nous en profitons pour acheter de quoi prendre le petit déj' demain matin. Nous avons libre accès à la cuisine de l'hôtel ce qui s'avère être bien pratique.

Pause farniente à la chambre dans la foulée des courses puis nous retournons visiter la cathédrale.
Détruite par un incendie en 1844, elle fut reconstruite puis rasée lors du tremblement de terre de 1868. Rebâtie, le séisme de 2001 eut en partie raison de ses tours. Ce n'est que depuis 2002 qu'elle a retrouvé son lustre.

Une des particularités du bâtiment est que la façade visible depuis la place s'avère être le côté de la cathédrale. C'est la seule église du pays à occuper une place sur toute sa longueur. C'est également une des rares églises au monde autorisée à déployer le drapeau du Vatican. L'intérieur est simple et très lumineux. 

Nous traversons la place et entrons maintenant dans l'église de la Compañia. Façade remarquable et retable de bois sculpté et doré assez imposant.

Il est à peine 18h, les uns se couvrent, la ville revêt déjà ses couleurs nocturnes.

Comme prévu nous dînons à l'hôtel, faisant le plein de crudités et de fruits. Lecture ou repos, à chacun son activité du soir, mais il semblerait que les chambres furent rapidement plongées dans l'obscurité propice à une bonne nuit de sommeil.