Le début de route est facile, mais quand il s’agit de bifurquer sur la droite pour rejoindre Bodie, le revêtement devient simple terre, l’allure ralentit, le décor commence à se dessiner. Il nous faudra 50’ pour rejoindre cette ville.
Bodie est à présent un State Historic Park, la visite est donc payante avec un guichet dès l’entrée du site. Il faut ensuite trouver une place sur le parking, pas très grand au demeurant.
Nous avons acheté le guide de la ville (2 $) et ne regrettons pas notre choix. Non seulement il est en français, mais le plan permet de se repérer facilement, d’en apprendre un peu plus sur les différents bâtiments qui tiennent encore debout dans cette ville. Nous avions visité cette ville en 1993, et les souvenirs que nous en avons ne sont pas différents de ce qui s’offre à nous aujourd’hui. Certes les abords ont été aménagés, clôturés, mais la ville n’a rien perdu de son authenticité.
Bodie a connu son âge d'or entre 1877 et 1881 lorsqu'un gisement d'or fut mis à jour sur le site de ce qui était à l'époque une ville minière, comme tant d'autres, se développant lentement depuis 1849. Le district minier a compté jusqu'à 30 mines différentes entre 1877 et 1881. Outre les exploitants miniers la ville attirait également les criminels en tout genre et comptait plus de 60 saloons, des maisons closes et des fumeries d'opium. Bref, la ville de toutes les perditions.
Aujourd'hui la ville est maintenue dans un état de "délabrement figé" : les bâtiments sont réparés et stabilisés mais pas restaurés.
Le circuit nous fait naturellement remonter Green street. Certains bâtiments se détachent plus que d'autres, mais c'est surtout l'ambiance générale qui est particulière. Il y a des touristes, mais cela n'empêche pas de percevoir l'âme de cette ville.
L'église méthodiste date de 1882 et reste la seule église de la ville encore debout. Derrière la chaire, une toile représentant les 10 Commandements a malheureusement été volée.
Nous jetons un oeil chez les Miller, à côté de l'église. Impression que le temps s'est arrêté et qu'un bon coup de dépoussiérage redonnerait vie à cette maison. Il n'est aujourd'hui plus possible d'y entrer, c'est donc collé à la fenêtre que nous saisissons quelques instants passés.
La grange rouge, typique des granges de l'époque, est encore debout. Impossible d'y pénétrer
Au loin, les bâtiments de la mine surplombent la ville.
La morgue est toujours debout (à droite) mais le Swazey Hotel (au fond à gauche) penche sérieusement. Hotel en 1894, il fut ensuite magasin de vêtements et termina sa longue carrière en casino.
Dans le Surrey shed de vieilles diligences sont un peu préservées des outrages du temps. Mais pour combien de temps ?
Le Miners Union Hall (1878) occupait une place importante dans la ville. C'était la salle de réunion du syndicat des mineurs, mais il abritait également des cérémonies religieuses, des bals ou fêtes organisées pour Noël. Actuellement le bâtiment abrite un musée.
Le bureau de poste de la ville était installé dans le bâtiment de gauche. Sur la droite de la pièce il reste encore le grand meuble servant au tri du courrier. A l'étage, c'était une pension et plus tard l'ensemble fut transformé en hôtel.
Nous remontons Main Street à présent.
En jetant un oeil par les fenêtres poussiéreuses du Boone Store nous découvrons un univers qui instantanément me rappelle la boutique de la famille Olson dans la Petite Maison dans la Prairie...
Le bar (à gauche) de Sam Leon (1937) est accolé à la petite échoppe du barbier.
La caserne des pompiers fut rebâtie suite au violent incendie de 1932. Le mauvais entretien des tamis du réservoir d'eau a conduit à l'obstruction des tuyaux, rendant l'approvisionnement en eau impossible le jour de l'incendie.
En revenant sur nos pas nous jetons un oeil au Wheaton and Hollis Hotel. Avant d'être un hôtel ce bâtiment a abrité un magasin (1880), le service du cadastre (1885-86), et le siège d'une société hydroélectrique.
Autre pièce maîtresse d'une ville, l'école. Elle enregistra jusqu'à 615 élèves en 1880 et ferma en 1942.
Nous prenons un peu de hauteur pour rejoindre l'exploitation minière. Pas de visite libre, nous la contemplons à distance.
Nous remontons Main Street où se trouvait la banque de la ville. Il ne subsiste que sa voute en briques.
La prison était très petite en comparaison avec la criminalité dans les années d'apogée de Bodie. Elle a néanmoins survécu aux outrages du temps...
A 2 pas de la prison s'étendait le quartier chaud de la ville, connu comme Maiden Lane et Virgin Alley.
Le long de Prospect Street nous découvrons essentiellement des maisons d'habitations.
La scierie tient difficilement debout. Avec des chutes de neige importantes, du vent et des températures fréquemment en dessous de zéro, le bois de chauffage était essentiel à Bodie.
Le circuit se termine ici, avec les équipements miniers.
Visiblement nous n’avions pas tout visité lors de notre 1er passage en 1993 ! Nous allons même jusqu’au cimetière sur les hauteurs de la ville. Les tombes sont ceintes de clôtures pour les préserver.
Après 2h30 sur le site nous rentrons sur Lee Vining.
Fiche Pratique de Bodie
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